Le père de mes enfants… un pervers narcissique.
À cette époque, j’étais cette fille qu’on aurait pu juger « jalouse », un peu trop méfiante, toujours sur le qui-vive. Mais avec le recul, je sais que cette jalousie n’était pas un défaut, c’était un instinct de survie.
Je ressentais le besoin constant de regarder son cellulaire. Et chaque fois, je découvrais des conversations avec d’autres femmes. Il était inscrit sur des sites de rencontres. Quand je le confrontais, il savait très bien jouer son rôle. Il me disait de ne pas m’inquiéter, que ce n’était pas ce que je croyais. Il avait ce ton calme, rassurant… trop bien maîtrisé. Et moi, naïve, amoureuse, je le croyais.
Quand on dit que l’amour rend aveugle, je peux en témoigner.
Puis vinrent les insultes. Et quand j’osais tenir tête, il me crachait en plein visage, en m’insultant de tous les noms. Il m’a poussée à deux reprises contre un mur, simplement parce que je l’avais confronté. J’avais des ecchymoses sur les bras et les jambes. Il s’excusait ensuite, bien sûr. Toujours avec des mots doux, des promesses, des regards tendres. Le cercle vicieux du manipulateur : la violence, puis la lune de miel.
Avec un pervers narcissique, on tombe dans un piège lentement tissé. Au début, on croit encore pouvoir l’aider, sauver la relation. On croit encore à l’amour. Mais plus le temps passe, plus on perd des morceaux de soi. J’ai fini par couper les ponts avec tous mes amis. Même ma famille. Il avait le contrôle total sur ma vie.
Il avait même piraté mon cellulaire. Il pouvait tout voir, tout entendre. Il avait installé un logiciel espion, puis des caméras dans chaque pièce de la maison. Il vérifiait tout, partout où j’allais. J’étais comme emprisonnée dans ma propre vie.
Il a commencé à profiter de moi financièrement. Il avait pris le contrôle de mon argent. À force d’utiliser mes cartes de crédit pour assouvir sa dépendance aux jeux de casino en ligne, j’ai fini par faire faillite. Il ne m’aidait en rien. Ni financièrement, ni avec nos enfants. Quand j’étais malade, il trouvait toujours une excuse pour ne pas être là.
Il travaillait de nuit, partait sans prévenir, ne revenait pas de la nuit. Il vivait selon ses propres règles : "Fais ce que je te dis, pas ce que je fais." Il était impulsif, violent. Il a lancé des objets sur moi à plusieurs reprises, cassé tout ce qui se trouvait sur son chemin. L’univers tournait uniquement autour de lui.
La dernière année, c’est devenu un véritable cauchemar. Il faisait des crises de psychose. Il barrait les portes avec des chaises, fermait tous les rideaux, nous enfermait dans la maison. La police est intervenue plusieurs fois, la DPJ aussi.
Nous nous sommes séparés en mars 2019. Mais le cauchemar ne s’est pas arrêté là.
Il a créé un faux compte sur un site d’escorte à mon nom, inventé des mensonges pour me salir, tout ça pour me pousser à réagir et essayer de me récupérer. Mais cette fois, j’ai tenu bon. J’étais déterminée. Il n’y aurait plus de retour en arrière.
Il m’a fait du chantage au suicide, essayé toutes les manipulations possibles.
Il n’y a presque rien qu’il ne m’ait pas fait vivre… à moi, et à nos filles.
Mais mes filles, c’est justement ce qui m’a sauvée. C’est pour elles que je suis encore là aujourd’hui. Sans elles, je ne serais probablement plus de ce monde.
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