Quand il est enfin sorti de ma vie, j’étais vidée. Épuisée mentalement, brisée physiquement, éteinte émotionnellement. Je n’étais plus que l’ombre de celle que j’avais été autrefois. Il m’avait tout pris : mes repères, ma confiance, ma liberté… presque même mon envie de vivre.
Mais malgré les blessures visibles et invisibles, j’étais encore là. Et surtout, mes filles étaient là, elles aussi. Elles n’avaient pas besoin d’une maman parfaite. Elles avaient besoin d’une maman présente, debout, vivante.
Alors j’ai décidé de me battre.
Pas contre lui — ça, c’était fini. Mais pour moi. Pour elles. Pour que cette souffrance serve à quelque chose. Pour que mes cicatrices deviennent une histoire de résilience, et non une condamnation à vie.
Et je ne vais pas mentir : même après toutes ces années, je commence tout juste à me rétablir. La reconstruction, ce n’est pas une ligne droite. C’est un chemin long, parfois douloureux, souvent lent. Mais c’est faisable. Pas en courant. Parfois même, pas en marchant. Juste un pas à la fois.
Les premiers mois ont été les plus difficiles. Se reconstruire après une relation toxique, ce n’est pas juste tourner la page. C’est réapprendre à respirer, à penser librement, à prendre une décision sans peur, sans se demander : "Qu’est-ce qu’il dirait ? Qu’est-ce qu’il ferait ?"
J’ai dû réapprendre à me faire confiance. À écouter ma petite voix intérieure, celle qu’il avait tellement étouffée. J’ai recommencé à me reconnecter aux autres, à reparler à ma famille, à retisser des liens avec mes vrais amis. Ceux qui, malgré la distance ou le silence, étaient encore là, prêts à m’ouvrir leurs bras.
Je me suis aussi entourée de professionnels. Parce qu’on ne guérit pas seule, pas entièrement. J’ai consulté. J’ai pleuré. J’ai parlé. J’ai crié parfois aussi. Et chaque mot que je posais sur mon histoire, chaque vérité que j’acceptais de nommer, me rendait un peu plus forte.
Et un jour, sans trop savoir quand, j’ai commencé à sourire pour vrai.
Pas ce sourire de façade qu’on porte pour rassurer les autres. Un vrai sourire, qui vient de l’intérieur. Celui qu’on croyait mort. Celui qui dit : "Je suis encore debout. Et je suis libre."
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